En janvier et février derniers à la demande de la Coopération Culturelle Régionale de l'arrondissement de Liège (CCR /Liège), EPTO a donné une formation de 3 jours aux animateurs/-trices des centres culturels de l’arrondissement de Liège et des structures associées aux projets des centres culturels. L'objectif de cette formation était de faire découvrir le potentiel de l'éducation par les pairs aux professionnel/-les travaillant avec les adolescents.

Nous avons rencontré Krystel Ciura, coordinatrice du projet.

Krystel travaille à la CCR /Liège où elle a en charge la gestion des projets liés au jeune public. Cette ASBL vise à la mise en réseau d'opérateurs culturels sur l'arrondissement de Liège par le développement de projets. Les projets sont toujours imaginés, développés et construits avec des partenaires réunis en plateforme. La CCR /Liège a également un rôle de soutien aux centres culturels.

INTERVIEW :

Bonjour Krystel, est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qui a motivé la mise en place de votre projet ?

Au départ d’une réflexion des centres culturels qui constatait qu’ils ne proposaient pas suffisamment d’actions adaptées et accessibles au public adolescent, les membres de la plate-forme avait l’intuition que cette situation pouvait être transformée par des pratiques culturelles repensées. Nous avions envie de contribuer à l’émancipation des jeunes au travers des disciplines artistiques et pour cela, la CCR /Liège a émis une nouvelle proposition de projet pour les adolescents autour des disciplines artistiques contemporaines avec une attention portée au numérique. Nous avons invité d’autres opérateurs culturels de la province de Liège à y participer : Bibliothèques, Centres d’Expression et de Créativité, services d’Aides en Milieu Ouvert, Maisons de Jeunes, communes…

Qu'est-ce qui vous a motivé à faire appel à EPTO (soit l'Organisation Européenne de Formation par les Pairs) ?

Il y a quelques mois, j'ai téléchargé gratuitement et consulté le « Toolkit pour une éducation par les pairs de qualité » développé par EPTO. J'avais envie de faire découvrir le potentiel de cette méthodologie aux animateurs/-trices socioculturel/-les via une formation de trois jours et d'évaluer avec eux la possibilité d'intégrer cet aspect dans le futur projet avec les ados.

Comment la formation s'est-elle déroulée et qu'en retirez-vous ?

La formation a été évaluée très positivement, elle nous a permis de démystifier le rapport à l’adolescent. Nous avons aussi découvert, en pratiquant des techniques faisant émerger un projet, ce qui aura du sens pour le groupe. La méthode d'EPTO nous a permis de construire nos savoirs et d’apporter des réponses à nos questionnements, notamment liés aux compétences d’animateurs.

Nous avons pris conscience de l’importance de réfléchir à l’environnement d’un projet et de s’assurer de l’existence d'une facilitation de qualité, d'un environnement sécurisant et encourageant, d'un terrain d’entente et d'une flexibilité.

Nous en retirons avant tout un élargissement de notre zone de confort pour ce travail avec les adolescents. Grâce aux nombreux outils proposés, nous avons pu mieux envisager notre projet et construire une relation de confiance entre nous.

Le projet désormais appelé REBOOT se déroulera d'octobre 2018 à mai 2019. Cette première édition proposera à des jeunes de 12 à 26 ans de créer des œuvres artistiques numériques sur les migrations, les racines et le vivre-ensemble.

Grâce à cette formation, nous sommes maintenant convaincus de l'importance de vivre des projets où chacun trouve sa place, mais aussi qu'un « message délivré à un jeune par un autre jeune est souvent plus crédible et efficient que lorsqu'il est transmis par les figures représentant l'autorité ».